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Aus der Zeitschriftforumpoenale 5/2020 | S. 353–353Es folgt Seite №353

Chères lectrices, chers lecteurs

L’année 2020 aura évidemment été marquée avant tout au fer rouge du COVID 19 et il est fort probable que 2021 le soit aussi. Toute dramatique qu’elle puisse être, la pandémie ne doit pas occulter les débats portant sur des thèmes fondamentaux pour notre démocratie, à l’instar de celui de l’indépendance de la justice. Une initiative populaire fédérale intitulée « Désignation des juges fédéraux par tirage au sort » ayant abouti le 17 septembre 2019 (FF 2019 5963) tente de s’attaquer à la question de l’indépendance des juges du Tribunal fédéral en remplaçant le processus d’élection par l’Assemblée fédérale des juges fédéraux par un système de tirage au sort.

Dans son Message du 19 août 2020 (FF 2020 6609 ss) le Conseil fédéral recommande de rejeter cette initiative, tout en reconnaissant que le système suisse peut amener à des questionnements. Ainsi, les initiants pointent du doigt à raison les affiliations politiques des magistrats, la nécessité pour ceux-ci de se soumettre à une réélection tous les 6 ans et les contributions qu’ils doivent reverser à leurs partis politiques. Il ne peut pas être nié que de tels liens sont susceptibles de mettre à mal l’indépendance d’un juge, ne serait-ce que par le fait qu’il s’expose à ne pas être réélu en raison d’une décision qui ne plairait pas à un ou plusieurs partis politiques.

La question soulevée est assurément pertinente ; la solution proposée l’est sans doute un peu moins. Au-delà du fait que le hasard n’est sans doute pas la meilleure manière de sélectionner des personnes compétentes, le système envisagé réintroduit un processus de sélection qui serait aussi coloré politiquement et qui, de surcroît, créerait un lien avec l’exécutif, puisque la cohorte des papables serait sélectionnée par une commission nommée par le Conseil fédéral. L’inamovibilité proposée par l’initiative permettrait en revanche de couper le cordon avec les partis politiques, mais elle est risquée en cas de dysfonctionnement. Un compromis pourrait consister en un mandat unique d’une durée à déterminer à l’instar de ce que prévoit l’art. 23 ch. 1 CEDH pour les juges de la Cour européenne des droits de l’homme. Le magistrat n’aurait alors aucune crainte à avoir pour sa réélection, puisque celle-ci serait impossible. Il y a là sans doute matière à réfléchir en vue d’améliorer encore l’indépendance du troisième pouvoir de l’État.

Tout en souhaitant à chacune et chacun un automne agréable et à l’abri de tout virus, nous vous souhaitons une bonne lecture.

Liebe Leserinnen, liebe Leser

Das Jahr 2020 ist durch COVID 19 gekennzeichnet, und es ist wahrscheinlich, dass dies ebenso im nächsten Jahr 2021 so sein wird. Wie dramatisch die Pandemie auch sein mag, sie darf die Auseinandersetzung mit grundlegenden Themen unserer Demokratie, wie jenes der Unabhängigkeit der Justiz, nicht verschleiern. Unter der Bezeichnung «Bestimmung der Bundesrichterinnen und Bundesrichter im Losverfahren» will eine am 17. September 2019 zustande gekommene Volksinitiative (BBl 2019 6271) das Problem der Unabhängigkeit von Richterinnen und Richter am Bundesgericht angehen, indem ein Losverfahren die Wahl durch die Bundesversammlung ersetzen soll.

In seiner Botschaft vom 19. August 2020 (BBl 2020 6821 ff.) empfiehlt der Bundesrat die Ablehnung der Initiative, allerdings nicht ohne einzuräumen, dass das schweizerische System Fragen aufwerfen kann. Zu Recht zeigen die Initianten mit dem Finger auf die parteipolitischen Zugehörigkeiten der Magistraten, auf die Notwendigkeit, sich alle sechs Jahre einer Wiederwahl zu stellen, und auf die Finanzierungsbeiträge, welche die Betroffenen ihren Parteien abliefern müssen. Es kann nicht bestritten werden, dass solche Bindungen die Unabhängigkeit einer Richterin oder eines Richters beeinträchtigen können, schon wegen des Risikos einer Abwahl aufgrund einer Entscheidung, die von einer oder mehreren Parteien nicht goutiert wird.

Die aufgeworfene Frage ist zweifelsohne zweckdienlich; die vorgeschlagene Lösung ist es wohl etwas weniger. Abgesehen davon, dass das Los sicher nicht die beste Art und Weise ist, sachkundige Personen zu küren, führt das in Betracht gezogene System auch ein parteipolitisch gefärbtes Auswahlverfahren ein. Zudem würde dieses Verfahren eine Verbindung zur Exekutive herstellen, da die Kandidatinnen und Kandidaten durch eine vom Bundesrat ernannte Kommission vorzuschlagen wären. Die in der Initiative vorgesehene Unabsetzbarkeit würde dagegen die Nabelschnur zu den politischen Parteien zertrennen, sie erweist sich bei einer Dysfunktion aber als riskant. Nach dem Vorbild von Art. 23 Ziff. 1 EMRK bezüglich Besetzung des EGMR könnte eine einmalige Amtszeit, deren Dauer noch zu bestimmen wäre, einen Kompromiss darstellen. Die Richterin und der Richter müssten dann um die Wiederwahl nicht mehr bangen. Also Anlass für Überlegungen zur Verbesserung der Unabhängigkeit der dritten Staatsgewalt ist sicherlich vorhanden.

Ich wünsche Ihnen einen angenehmen und virusfreien Herbst sowie eine gute Lektüre.