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Aus der Zeitschriftforumpoenale 6/2020 | S. 427–427Es folgt Seite №427

Strafbehörden im Corona-Test

Liebe Leserinnen, liebe Leser,

Die Pandemie-Wissenschaften hätten bei einigen das Vertrauen verspielt, weil sie keine handfesten Erklärungen und einwandfreien Prognosen liefern könnten. Diese Erwartungsenttäuschung führe zu Beunruhigung und Misstrauen. Kaeser (NZZ, 22.10.2020, 18) fasst es in ein Paradoxon: «Du weisst zwar viel, sagt der Laie zum Wissenschafter, aber ich glaube nicht, was du weisst.» Die Mehrheit freilich sitzt diesem Paradoxon nicht auf, fragt vielmehr danach, was die Wissenschaft für uns alle leistet (und nicht nur, was sie nicht leistet). Diese Mehrheit schätzt, dass die wissenschaftliche Erkenntnis nicht verordnet, sondern von vielen unabhängigen Wissenschafterinnen und Wissenschaftern gesucht wird. Sie erkennt, dass zu simple Antworten auf komplexe Phänomene nicht beruhigen können. Bei diesem Verständnis kann man nicht enttäuscht sein, wenn die Aussagen «der Wissenschaft» nicht immer eindeutig und teilweise auch umstritten sind. Wo wären wir, als Gegenfrage, ohne die Wissenschaft?

Selbst wenn Sie mir bis hierhin zustimmen, ist auch klar, dass Covid-Entscheide nicht nur pandemie-wissenschaftliche Entscheide sind. Die Politik muss zusätzlich einen kurz- und langfristigen Ausgleich schaffen zwischen Gesundheit, Wirtschaft, Staatsfinanzen und vielem mehr. Und auch über diesen Ausgleich wird gestritten.

Auf der Basis dieses doppelten Streites, umstrittener Normen des Epidemiegesetzes sowie von der StPO teilweise im Stich gelassen, müssen die Strafbehörden nun weiter agieren – sie müssen. Und es ist beachtenswert, mit welchem Einsatz und Augenmass dies geschieht. So werden die Strafprozesse neu teilweise aus dem Home Office geleitet, was in Sachen Organisation, Austausch und Führung viel abverlangt; Einvernahmen werden in speziellen Räumen durchgeführt, damit die Teilnahmerechte gewahrt und zugleich der Abstand eingehalten sowie Risikopatienten geschützt werden können usw. Bei der täglichen Durchsetzung der Corona-Massnahmen wird zudem in erster Linie an die Eigenverantwortung appelliert, die Strafe bleibt letztes Mittel. Hier von einer «Diktatur» zu sprechen, ist blanker Hohn. Unsere Demokratie steht unter Pandemiedruck; die hoch belasteten Strafbehörden zeigen eindrücklich, dass sie selbst in dieser Ausnahmesituation rechtsstaatlich und damit auch verhältnismässig agieren, um zugleich konsequent gegen jene kriminellen Gruppen vorzugehen, die aus der Pandemie Profit schlagen wollen. Das beruhigt.

Frohe Festtage und gute Gesundheit,

Jürg-Beat Ackermann

Les autorités pénales à l’épreuve du coronavirus

Chères lectrices, chers lecteurs,

Les sciences de la pandémie auraient perdu la confiance de certains parce qu’elles ne pourraient fournir ni d’explications solides ni de prévisions claires. Cette déception des attentes susciterait inquiétude et défiance. Kaeser (NZZ du 22 octobre 2020, 18) exprime la chose au moyen d’un paradoxe : « Tu sais assurément beaucoup de choses, dit le profane au scientifique, mais je ne crois pas à ce que tu sais. » La majorité ne tombe certes pas dans le piège et s’interroge sur ce que la science nous apporte à tous (et non pas seulement sur ce qu’elle ne peut accomplir). Cette majorité apprécie que la connaissance scientifique ne soit pas prescrite, mais recherchée par de nombreux spécialistes indépendants. Elle se rend compte que des réponses trop simples à des phénomènes complexes ne sauraient rassurer. Un tel entendement ne laisse aucune place à la déception lorsque les déclarations de « la science » ne sont pas toujours univoques et s’avèrent en partie controversées. Question en retour : où en serions-nous sans la science ?

Même si vous souscrivez jusqu’ici à mon analyse, il est aussi évident que les mesures anti-covid ne sont pas dictées par la seule science des pandémies. À court et à long terme, la politique doit en outre trouver un équilibre entre la santé, l’économie, les finances publiques et bien d’autres intérêts. Pareil arbitrage suscite également la controverse.

Sur la base de cette double dispute, de dispositions contestées de la loi sur les épidémies et de certaines insuffisances du code de procédure pénale suisse, les autorités pénales doivent poursuivre leur mission ; il n’y a pas d’alternative. Leur engagement et leur discernement à cet égard sont remarquables. La conduite d’une partie des procédures pénales par voie de travail à domicile constitue un défi en termes d’organisation, d’échange et de direction. Les auditions sont menées dans des locaux particuliers, de façon à garantir les droits procéduraux des parties, à observer les distances, à protéger les personnes à risque, etc. Par ailleurs, la mise en œuvre effective des mesures anti-covid fait prioritairement appel à la responsabilité individuelle de chacun ; la peine demeure l’ultima ratio. Parler ici de « dictature » est proprement risible. Notre démocratie subit la pression de la pandémie. Fortement sollicitées, les autorités pénales démontrent de manière impressionnante que leur action respecte les principes de l’État de droit et ainsi la règle de la proportionnalité, non sans viser simultanément les groupes criminels qui tentent de tirer profit de la pandémie. Voilà qui rassure.

Je vous souhaite de joyeuses fêtes et une bonne santé.