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Aus der Zeitschriftforumpoenale 4/2022 | S. 241–241Es folgt Seite №241

Reopening of the case– ein Lehrstück zu Schein und Sein

Liebe Leserinnen, liebe Leser

«Nachträgliche Verwahrung ist korrekt. Die Zürcher Justiz darf einen gefährlichen Mörder, der seine Strafe abgesessen hat, hinter Schloss und Riegel behalten.» So titelte die NZZ im Jahre 2015. Sieben Jahre später hat sich das Blatt gewendet. 3:0 für die Verteidigung; Verletzung von Art. 5 Ziff. 1, von Art. 7 Ziff. 1 EMRK und von «ne bis in idem» (EGMR v. 2.11.2021, W.A. v. Switzerland, in diesem Heft). Damit haben Spekulationen ein Ende, die in der Strafrechts-Community seit Jahren herumgegeistert sind: Ist diese Konstruktion einer nachträglichen Verwahrung ein tragfähiges Modell, das in Europa Schule machen könnte? Nein, im Gegenteil. Der EGMR hat sich von nationalen Begrifflichkeiten nicht ins Bockshorn jagen lassen und den Etikettenschwindel des Schweizer Gesetzgebers entlarvt: Auch wenn auf dem Paket eigens «Wiederaufnahme» draufklebt (Art. 65 Abs. 2 StGB), verdient das, was de facto drinsteckt, diesen Namen nicht (EGMR, W.A. v. Switzerland, §§ 42 ff.). Die Regelung hat sich damit konventionsrechtlich als Fiasko erwiesen und muss begraben werden – und zwar generell, nicht nur für sog. «Altfälle». Zugleich ist das Verfahren aber ein ernüchterndes Beispiel dafür, wie weit die Schritte «Recht haben, Recht bekommen, Recht umsetzen» im Massnahmenrecht auseinanderliegen können. Sofortige Entlassung des Beschwerdeführers? Fehlanzeige. Das Bundesgericht hat den Fall zur Neubeurteilung an das Zürcher Obergericht zurückgewiesen. Man darf gespannt sein, ob noch ein Gutachter die Bühne betreten wird, der die Therapierbarkeit des Gefangenen «unter den jetzigen Gegebenheiten» optimistischer beurteilt als seine Kollegen. Bei nachträglicher Anordnung einer stationären Massnahme (Art. 65 Abs. 1 StGB) würden wiederum Jahre vergehen, bis der EGMR erneut sein Veto einlegen könnte. Obendrein hat sich herausgestellt, dass ein Jahrzehnt konventionswidrige Haft für die hiesigen Behörden zum Schnäppchenpreis zu haben ist: Die vom EGMR ausgesprochene Entschädigung von EUR 40000 soll abschliessend sein (BGer, Urteil v. 2.3.2022, 6F_5/2022, E. 2). Das konterkariert die beharrlichen Bemühungen des EGMR, europäische Standards zu «subsequent preventive detention» und einer belastenden Wiederaufnahme zu setzen. Hierzulande ist daher Obacht angebracht: ob vom Paukenschlag aus Strassburg in der Praxis mehr übrigbleibt als leises Geklimper. Halten wir gemeinsam die Ohren offen.

Gunhild Godenzi

Reopening of the case – un cas d’école sur les apparences et la réalité

Chères lectrices, chers lecteurs

« L’internement a posteriori est correct. La justice zurichoise peut garder sous les verrous un dangereux assassin qui a purgé sa peine. » Voilà ce que titrait la NZZ en 2015. Sept ans plus tard, le vent a tourné. 3 à 0 pour la défense : violation de l’art. 5 ch. 1, de l’art. 7 ch. 1 CEDH et du principe Ne bis in idem (CourEDH, 2 novembre 2021, W.A. c. Suisse, dans le présent fascicule). Cet arrêt met fin à des spéculations qui ont circulé durant des années parmi les pénalistes : la construction d’un internement a posteriori est-elle un modèle viable, susceptible de faire école en Europe ? Non, bien au contraire. La Cour européenne des droits de l’homme ne s’est pas laissé impressionner par les terminologies nationales et a étalé au grand jour la fraude à l’étiquetage du législateur suisse : même si l’emballage porte la mention « révision » (art. 65 al. 2 CP), ce qui se trouve de facto à l’intérieur ne mérite pas cette appellation (arrêt précité, § 42 ss). La réglementation s’est ainsi avérée être un fiasco du point de vue du droit conventionnel et doit être enterrée – de façon générale, sans limitation aux affaires jugées sous l’ancien droit. Simultanément, la procédure est un exemple frustrant de la distance qui peut exister dans le droit des mesures entre le fait d’avoir raison, d’obtenir gain de cause et de voir appliquer la loi. Libération immédiate du requérant ? Que nenni ! Le Tribunal fédéral a renvoyé la cause à la Cour suprême du canton de Zurich. On attend avec impatience de voir si un nouvel expert entre en scène et juge de manière plus optimiste que ses collègues l’aptitude du détenu à la thérapie « au regard des circonstances actuelles ». À supposer qu’une mesure institutionnelle subséquente soit ordonnée (art. 65 al. 1 CP), des années s’écouleront une fois encore avant que la Cour européenne ne puisse derechef opposer son veto. De surcroît, il est apparu que les autorités helvétiques pouvaient s’offrir une décennie de détention contraire à la Convention à prix bradé : l’indemnité de EUR 40000 allouée au requérant est réputée couvrir l’intégralité de son préjudice (TF, arrêt 6F_5/2022 du 2 mars 2022, consid. 2). Pareille conclusion contrecarre les efforts constants de la Cour pour établir des standards européens en matière de subsequent preventive detention et de révision en défaveur du prévenu. Aussi convient-il de veiller à ce que le coup de canon tiré depuis Strasbourg n’atteigne pas, en pratique, la Suisse à l’état de pétard mouillé. Gardons ensemble les oreilles grandes ouvertes.