Direkt zum Inhalt

De la revueforumpoenale 4/2012 | S. 201–201La page suivante est la201

«La guerre! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires.» (Georges Clémenceau)

Suite aux avis favorables émis par le Conseil fédéral le 23.5.2012 en réponse à deux initiatives parlementaires tendant à réviser le CPP, l’une réduisant le champ d’application de l’investigation secrète au profit d’une nouvelle mesure de contrainte baptisée «recherches secrètes» (FF 2012 5167 ss.), l’autre dispensant de lire et signer le procès-verbal d’une audition enregistrée durant les débats (FF 2012 5281 ss.), il est vraisemblable que le Parlement adoptera sans grande discussion les modifications proposées. Ces dernières s’avèrent pourtant bien dérisoires au regard de l’immensité des problèmes que pose quotidiennement aux praticiens – TF compris – un texte qui règle avec le détail d’un manuel militaire des questions marginales et, parallèlement, se borne à ébaucher le régime d’institutions essentielles, par exemple l’accès au dossier durant la procédure préliminaire.

L’évolution du droit matériel n’est guère plus réjouissante. Le 1.7.2012 est entré en vigueur le nouvel art. 124 CP relatif à la mutilation d’organes génitaux féminins (RO 2012 2575), une disposition dogmatiquement inutile au regard de l’art. 122 CP et soumise au principe d’universalité sans examen sérieux de conformité au droit international. Les mêmes objections valent pour l’art. 181a CP réprimant le mariage et le partenariat forcés, voté le 15.6.2012 (FF 2012 5483).

Point assez. Les Chambres fédérales ont décroché la timbale ce même 15.6.2012 avec la révision de l’art. 6 LAO (FF 2012 5528 s.), qui transfère sur le détenteur du véhicule l’amende encourue par son conducteur non identifié puis, dans la procédure ordinaire, lui fait porter le triple fardeau de la preuve libératoire de l’utilisation du véhicule contre sa volonté, de son incapacité à l’empêcher et de sa diligence à cet égard.

Il est navrant de devoir rappeler que le droit pénal de fond et de forme, plus que toute autre matière, est gouverné par des principes intangibles de rang supérieur, nulla poena sine culpa et présomption d’innocence notamment. On reconnaîtra néanmoins à nombre de nos élus le mérite de la cohérence: se prémunir contre le carcan d’une juridiction constitutionnelle sur les lois fédérales en refusant d’abroger l’art. 190 Cst. (BO CN 2011 1917 ss.; BO CE 2012 [séance du 5.6.2012]).

La législation pénale! Une chose trop grave pour la confier à la classe politique?

«Der Krieg! Das ist eine zu ernste Sache, um sie Militärpersonen anzuvertrauen.» (Georges Clémenceau)

Nachdem der Bundesrat am 23.5.2012 zwei parlamentarischen Initiativen betreffend Änderung der StPO – Einschränkung des Anwendungsbereiches der verdeckten Ermittlung zugunsten einer neuen Zwangsmassnahme namens «verdeckte Fahndung» (BBl 2012 5591 ff.), Verzicht auf das Verlesen und Unterschreiben des Protokolls einer im Hauptverfahren aufgezeichneten Einvernahme (BBl 2012 5707 ff.) – zugestimmt hat, wird das Parlament die vorgeschlagenen Anpassungen sehr wahrscheinlich kurzerhand verabschieden. Jene erweisen sich aber als recht armselig angesichts der unermesslichen Probleme, welche Praktikern – BGer eingeschlossen – täglich ein Gesetz beschert, das Nebensächlichkeiten wie ein Militärhandbuch bis ins Detail regelt und, parallel dazu, die Ordnung grundlegender Institute, z.B. die Akteneinsicht während der Voruntersuchung, nur skizziert.

Die Entwicklung des materiellen Rechts ist kaum erfreulicher. Am 1.7.2012 ist der neue Art. 124 StGB zur Verstümmelung weiblicher Genitalien in Kraft getreten (AS 2012 2575), eine in Anbetracht von Art. 122 StGB dogmatisch unnötige Vorschrift, deren Unterwerfung unter das Universalitätsprinzip zudem keiner seriösen Prüfung der Völkerrechtsvereinbarkeit unterzogen wurde. Dieselben Einwände gelten für den am 15.6.2012 angenommenen Art. 181a StGB bezüglich Zwangsheirat und erzwungener eingetragener Partnerschaft (BBl 2012 5941).

Nicht genug. Den Vogel abgeschossen haben die eidgenössischen Räte am gleichen 15.6.2012 mit der Neufassung von Art. 6 OBG (BBl 2012 5986), wo die von einem nicht identifizierten Lenker verwirkte Busse auf den Fahrzeughalter übertragen und letzterem, zu seiner Entlastung im ordentlichen Verfahren, die dreifache Beweislast der Benutzung des Fahrzeugs gegen seinen Willen, seiner Unfähigkeit diese zu verhindern und seiner diesbezüglichen Sorgfalt aufgebürdet wird.

Es ist betrüblich daran erinnern zu müssen, dass das materielle und formelle Strafrecht, mehr als jedes andere Fach, von unantastbaren übergeordneten Prinzipien geleitet wird, so nulla poena sine culpa und die Unschuldsvermutung. Vielen unseren Abgeordneten gebührt jedoch das Verdienst der Kohärenz: sich vor der Zwangsjacke der Verfassungsgerichtsbarkeit über Bundesgesetze durch Beibehaltung von Art. 190 BV zu bewahren (AB NR 2011 1917 ff.; AB SR 2012 [Sitzung vom 5.6.2012]).

Die Strafgesetzgebung! Eine zu ernste Sache, um sie der classe politique anzuvertrauen?

Jürg-Beat Ackermann, Yvan Jeanneret, Bernhard Sträuli, Wolfgang Wohlers