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Aus der Zeitschriftforumpoenale 3/2017 | S. 129–129Es folgt Seite №129

Editorial

Wutbürger, radikale Rassisten und Hassprediger

Liebe Leserinnen, liebe Leser,

Das «Kosovaren»-Inserat der SVP und die entsprechenden Urteile (vgl. nur F P 2017, 66 ff.) geben zu denken – an dieser Stelle äussere ich mich aber weder direkt, noch indirekt, noch verklausuliert dazu.

Mein heutiger Blick richtet sich auf die Wutbürger, die radikalen Rassisten und die Hassprediger, die sich geradezu hemmungslos auf Facebook und in Kommentaren online breit machen.

Zu ihrer Verteidigung berufen sie sich auf ihre ganz eigene Sicht der Dinge und wollen diese unter dem Schild der Meinungsfreiheit konstant und absolut selbstverständlich vollumfänglich geschützt sehen, egal wie falsch, hinterhältig oder irreführend ihre Äusserungen sind. Wäre dem so, dürfte ein Gericht stets nur auf die «geschützte» Sichtweise des Beschuldigten abstellen. In einem Fall von Körperverletzung also müsste von Notwehr ausgegangen werden, wenn der Angreifer dies behauptet. Strafrechtlich entlastet wäre auch der fundamentalistische Schläger, der seine Frau schlägt und damit «einzig» seine Meinung zur Minderwertigkeit von Frauen zum Ausdruck bringen will.

Wutbürger, radikale Rassisten und Hassprediger wollen ihre Äusserung nicht selten auch als Darlegung von objektiven Fakten verstanden wissen (obwohl objektiv alles dagegen spricht). In ihrer verblendeten Sicht oder aus schierer Verlogenheit geben sie sich dann völlig überrascht, wenn ihr Verhalten vom Gericht als rassistisch oder ehrverletzend taxiert wird. Mit dieser Verzerrung kann der Staatsanwaltschaft oder dem Gericht nun vorgeworfen werden, sie griffen unzulässig in das Recht der freien Meinung unbescholtener Bürger ein und – offenbar noch wirkungsvoller – sie fällten ein rein politisches Urteil.

So wird der Wutbürger, radikale Rassist oder Hassprediger zum politisch Verfolgten, zum Opfer des Staates. Das Strafrecht und der gesunde Menschenverstand kennen in solchen Fällen nur ein Vorgehen: die Prüfung des konkreten Sachverhaltes nach objektiven Kriterien. Wer klare, objektive Fakten zum Ausdruck bringen will, kann und soll dies ohne Weiteres tun. Er hat nichts zu befürchten. Wer mit seinen «alternativen Fakten» aber auch nur knapp über die Grenze des Erlaubten geht, hat sich über das Ergebnis nicht zu beklagen. Wer weit über die Strafbarkeitsgrenze hinausgeht, der schon gar nicht. In beiden Fällen weiss der Beschuldigte in der Regel sehr genau, was er tut. Und er weiss ganz genau: In einem Rechtsstaat schafft auch die Meinungsfreiheit keinen rechtsfreien Raum.

Citoyens indignés, racistes extrémistes et prêcheurs de haine

Chères lectrices, chers lecteurs,

L’annonce de l’UDC sur les kosovars et les jugements y relatifs (cf. seulement F P 2017, 66 ss) donnent à réfléchir. Je ne souhaite toutefois pas m’exprimer à ce propos, ni directement, ni indirectement, et moins encore de manière sibylline.

Mon regard se tourne aujourd’hui vers les citoyens indignés, les racistes extrémistes et les prêcheurs de haine qui se répandent sans retenue sur Facebook ou dans des commentaires en ligne.

Pour leur défense, les précités invoquent leur vision tout à fait propre des choses et, sous couvert de liberté d’expression, revendiquent une protection constante, absolue et complète de leur optique, quelque fausses, sournoises ou trompeuses que soient leurs allégations. S’il en allait de la sorte, un tribunal serait contraint de se fonder sur la perception ainsi «protégée» du prévenu. En cas de lésion corporelle, la légitime défense devrait être retenue dès l’instant où l’agresseur s’en prévaut. Serait de même intouchable pénalement l’indécrottable mari violent qui bat sa femme et entend, ce faisant, «simplement» manifester sa conviction de l’infériorité de la gent féminine.

Souvent, les citoyens indignés, les racistes extrémistes et les prêcheurs de haine se réclament d’une présentation objective des faits (alors que tout plaide objectivement pour le contraire). Par aveuglement sinon par pure hypocrisie, ils se montrent totalement surpris lorsque les tribunaux qualifient leurs agissements de racistes ou d’attentatoires à l’honneur. Pareille distorsion leur permet alors de reprocher au ministère public ou au juge de violer la liberté d’expression de citoyens intègres et – apparemment de façon plus efficace encore – de rendre un jugement purement politique.

Le citoyen indigné, le raciste extrémiste et le prêcheur de haine devient ainsi un persécuté politique, une victime de l’Etat. Dans une telle situation, le droit pénal et le bon sens ne connaissent qu’une réponse: l’examen des faits concrets à la lumière de critères objectifs. Celui qui veut relater des faits clairs et objectifs peut et doit pouvoir le faire sans entrave. Celui qui, articulant des «faits alternatifs», dépasse même de peu la limite de la licéité ne doit pas de plaindre des conséquences. Et moins encore celui qui franchit largement la frontière de la punissabilité. Dans les deux cas, le prévenu sait généralement fort bien ce qu’il fait. Et il sait très exactement que la liberté d’expression, dans un Etat de droit, ne ménage aucun espace de non-droit.

Jürg-Beat Ackermann