Aller au contenu principal

Aus der Zeitschriftforumpoenale 2/2018 | p. 69–69Es folgt Seite №69

Liebe Leserinnen, liebe Leser,

Gut drei Jahre nach Inkrafttreten der Schweizerischen Strafprozessordnung hat die Kommission für Rechtsfragen des Ständerats eine Motion mit dem Auftrag an den Bundesrat eingereicht, die Praxistauglichkeit des Gesetzes zu prüfen und dem Parlament die erforderlichen Gesetzesanpassungen zu beantragen. Die Räte haben die Motion auf Antrag des Bundesrats angenommen. Die Justizministerin hat im Ständerat sogar zu Protokoll gegeben, man möchte vielleicht in einzelnen Punkten wieder zum vertrauten kantonalen Recht zurückkehren.

Nun, so weit ist es nicht gekommen, aber die in die Vernehmlassung geschickte Vorlage enthält mehrere Dutzend, teilweise bedeutende Anpassungsvorschläge. Ob sie insgesamt geeignet sind, die Praxistauglichkeit zu verbessern, darf je nach Perspektive bezweifelt werden. Mit Praxistauglichkeit kaum zu vereinbaren ist beispielsweise die vorgeschlagene Aufnahme strafprozessualer Fremdkörper im Bereich des Haftrechts wie das vom Bundesgericht gegen den Willen des Gesetzgebers geschaffene Beschwerderecht der Staatsanwaltschaft oder die Erweiterung der Präventivhaft. Sie erfüllen wie insbesondere auch die vorgeschlagene Beschränkung der Teilnahmerechte vielmehr Forderungen der Strafverfolger, die sich laut und erfolgreich über das geltende Recht beklagt haben.

Das Argument, mit dem die Strafverfolger die Öffentlichkeit und die Politik vereinnahmen, ist letztlich immer dasselbe, nämlich die Behauptung, die gesetzlichen Regeln behinderten das Ziel des Strafprozessrechts, nämlich die Feststellung der materiellen Wahrheit. Das kann aber legitimerweise nur behaupten, wer die materielle Wahrheit – woher auch immer – schon vor dem Urteil kennt. Zudem wird übersehen, dass jede und insbesondere jede staatlich betriebene Wahrheitsfindung nach Regeln zu erfolgen hat, die das Recht definiert. Das Prozessrecht muss dabei nicht nur die verfassungsmässig garantierten Rechte der Betroffenen beachten. Es muss zudem darauf hinwirken, dass Urteile für alle Betroffenen belastbar und auch gesellschaftlich akzeptierbar sind. Regeln, welche auf materielle Wahrheit fokussieren, kommen um Beweisregeln nicht herum, die wir im Zuge der Aufklärung aufgegeben haben. Solange auch die Strafverfolgungsbehörden nicht die Wiedereinführung des Gottesbeweises fordern, bleibt aber Hoffnung, dass aus der Vorlage letztlich kein Rückschritt wird. Das gelingt aber auch im Gesetzgebungsverfahren nur durch möglichst umfassende Ausübung der Teilnahmerechte.

Chères lectrices, chers lecteurs,

Un peu plus de trois ans après l’entrée en vigueur du code de procédure pénale suisse, la Commission des affaires juridiques du Conseil des Etats a déposé une motion chargeant le Conseil fédéral d’examiner les expériences faites par la pratique avec la nouvelle loi et de soumettre au Parlement les modifications législatives qui s’imposent. Sur proposition du Conseil fédéral, les deux chambres ont adopté la motion. Devant le Conseil des Etats, la ministre de la justice a même évoqué l’éventualité d’un retour ponctuel aux solutions éprouvées du droit cantonal.

Sans aller aussi loin, l’avant-projet mis en consultation renferme néanmoins plusieurs dizaines de propositions d’adaptation, significatives pour partie. Selon le point de vue adopté, on peut douter de l’aptitude du paquet ainsi ficelé à répondre plus adéquatement aux besoins de la pratique. Différentes mesures s’avèrent inconciliables avec cette finalité, par exemple l’insertion dans le droit de la détention de corps étrangers tels que la qualité pour recourir du ministère public, consacrée par le Tribunal fédéral contre la volonté du Parlement, ou l’extension de la détention avant jugement au motif du risque de réitération. Ces mesures, à l’instar d’ailleurs de la limitation proposée du droit des parties de participer à l’administration des preuves, répondent bien davantage aux revendications des autorités de poursuite pénale, qui se sont plaintes du droit actuel avec force et succès.

L’argument grâce auquel les autorités de poursuite pénale gagnent les faveurs du public et de la politique est en définitive toujours le même: les dispositions légales entraveraient la constatation de la vérité matérielle comme but du droit de procédure pénale. Seul peut toutefois légitimement tenir un pareil propos celui qui connaît la vérité matérielle avant même que le jugement ne soit rendu. L’affirmation méconnaît en outre que toute recherche de la vérité, singulièrement celle diligentée par l’Etat, est soumise à des règles définies par le droit. A cet égard, le droit de procédure doit non seulement respecter les garanties constitutionnelles reconnues aux personnes touchées, mais également faire en sorte que les jugements résistent aux expectatives de leurs destinataires et trouvent une acceptation sociale. Les dispositions focalisées sur la vérité matérielle ne sauraient faire l’économie de règles de preuve, que nous avons abandonnées dans le sillage du Siècle des lumières. Tant et aussi longtemps que les autorités de poursuite pénale ne réclament pas la réintroduction des ordalies, l’espoir de voir l’avant-projet ne pas conduire à une régression subsiste toutefois. Le succès de l’entreprise passe cependant par l’exercice aussi large que possible du droit d’être entendu durant la procédure législative également.