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Aus der Zeitschriftforumpoenale 2/2014 | p. 65–65Es folgt Seite №65

Rationales und Irrationales zum Fall «Carlos»

Liebe Leserinnen, liebe Leser,

Der Fall «Carlos» ist derzeit in aller Munde. Selbst Martin Meyer, Cheffeuilletonist der Neuen Zürcher Zeitung, übertitelt seine jüngste Spalte vielsagend mit «Bruder ‹Carlos›» (NZZ, 4.3.2014, 45). Verbrüderung also. Doch um welche Verbrüderung soll es hier gehen? Um jene der Strafjustiz, des Strafvollzugs, der «modernen Therapiegesellschaften» mit dem Täter? Oder um jene der Rechtswissenschaft mit «Carlos»? Zur Stützung seiner Verbrüderungsthese lässt Meyer jedenfalls folgende, Kollege Jositsch zugeschriebene Äusserung einfliessen: «Ich an Carlos’ Stelle wäre (recte: vermutlich) auch renitent». Meyer ist dieser Satz zu viel: «Unsinn. Er wird nie an Carlos’ Stelle gewesen sein.» Unabhängig davon, was Jositsch mit diesem Satz sagen wollte: Im Strafrecht ist jeder Verbrüderungsansatz verhängnisvoll, in der Praxis wie in der Wissenschaft, auch die Opferverbrüderung. Gerichte und Staatsanwälte, die ihre Opferfreundlichkeit zelebrieren, tun dem Opfer nichts Gutes. Verbrüderung macht abhängig und befangen – und dient oft nur als Schild für unzulässige Vereinfachungen einer viel komplexeren Realität. Unaufgeregte Sachlichkeit ist gefragt, ganz genau so, wie sie im neuesten höchstrichterlichen Entscheid zum Fall «Carlos» zum Ausdruck kommt: Der junge Mann «verhielt sich im Sondersetting […] verlässlich und stabil und zeigte persönliche und schulische Fortschritte […]. Der abrupte Abbruch des Sondersettings steht in keinem Zusammenhang mit seinem eigenen Verhalten […]. Der Settingabbruch und die damit einhergehende vorsorgliche Einweisung in die geschlossene Abteilung […] war vielmehr Folge der kritischen medialen Berichterstattung und des wachsenden öffentlichen Drucks. […] Die Einweisung […] beruht damit im Ergebnis auf sachfremden Gründen.» (BGer, Urteil vom 18.2.2014, 6B_85/2014, E. 5.4). Wellen geworfen haben vor allem die Kosten für das Sondersetting. Rationale Erklärungen zur Kostenhöhe und zu Sinn und Zweck der einzelnen Massnahmen sind bis heute rar geblieben, was die Aufregung irgendwie verständlich macht. Gefordert wird auch ein Ausgleich der Kosten – was für die Resozialisierung des Täters aufgewendet wird, soll finanziell ganz ebenso für die «Resozialisierung» des Opfers eingesetzt werden. Eine interessante, wenn auch noch nicht zu Ende gedachte Forderung. Bei allem aber bleibt die Grundfrage: Was hindert uns eigentlich daran, rational und offen mit den Themen Opfer und Täter umzugehen?

Raison et déraison dans l’affaire «Carlos»

Chères lectrices, chers lecteurs,

L’affaire «Carlos» est actuellement sur toutes les lèvres. Chef de la rubrique feuilleton à la Neue Zürcher Zeitung, Martin Meyer intitule significativement sa dernière chronique «Frère ‹Carlos›» (NZZ du 4.3.2014, 45). Fraternisation donc. Mais quelle fraternisation? Celle de la justice pénale, de l’exécution des peines, des «sociétés modernes thérapeutisantes» avec l’auteur? Ou celle de la science juridique avec «Carlos»? A l’appui de sa thèse, Meyer reprend un propos attribué à notre collègue Jositsch: «A la place de ‹Carlos›», je serais (recte probablement) aussi réfractaire.» Pour Meyer, c’en est trop: «Ineptie. Il ne sera jamais ‹à la place de Carlos›.» Quoi que Jositsch ait voulu dire, tout embryon de fraternisation – également avec la victime – s’avère fatal en droit pénal, dans la pratique comme en théorie. Les juges et les procureurs qui célèbrent leur sympathie pour la victime lui rendent un mauvais service. La fraternisation crée un lien de dépendance et une apparence de prévention; souvent, elle constitue juste un prétexte à d’inadmissibles simplifications d’une réalité autrement plus complexe. Une objectivité posée, à l’image exacte de celle qui sous-tend le dernier arrêt rendu par nos juges fédéraux dans l’affaire «Carlos», est requise. Le jeune homme «s’est comporté de manière fiable et stable pendant le temps de sa prise en charge spécialisée et a montré des progrès sur les plans personnel et scolaire […]. L’interruption abrupte de la prise en charge spécialisée est sans relation avec son propre comportement […]. Cette interruption et le placement subséquent à titre provisoire dans la section fermée […] étaient bien plus la conséquence des critiques médiatiques et de la pression publique grandissante. […] Le placement […] repose ainsi dans son résultat sur des motifs dénués de pertinence.» (TF, arrêt du 18.2.2014, 6B_85/2014, consid. 5.4) Les coûts de la prise en charge spécialisée ont soulevé les plus grosses vagues. Des explications rationnelles concernant leur étendue ainsi que le sens et le but des différentes mesures sont demeurées rares à ce jour; aussi l’agitation est-elle compréhensible. Une péréquation des coûts a également été sollicitée: les sommes dépensées pour la resocialisation de l’auteur doivent être affectées dans une mesure correspondante à la «resocialisation» de la victime. La revendication est intéressante bien qu’elle mérite de plus amples réflexions. La question centrale subsiste néanmoins: qu’est-ce qui nous empêche d’aborder de façon rationnelle et ouverte les thèmes que sont l’auteur et la victime?

Jürg-Beat Ackermann