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Aus der Zeitschriftforumpoenale 6/2019 | S. 413–413Es folgt Seite №413

Dashcam-Entscheid: «formaljuristisch» oder «dogmatisch angemessen»?

Liebe Leserinnen, liebe Leser,

Dashcam-Aufnahmen sind nur bedingt als Beweismittel zugelassen. So entschied jüngst das Bundesgericht (6B_908/2018) und widersprach damit den kantonalen Vorinstanzen, obwohl das «halsbrecherische» (so die erste Instanz) Fahrzeugmanöver vollends mittels einer Dashcam festgehalten worden war, der «Beweis» dafür also offenbar glasklar auf dem Tisch lag. Die ausschlaggebende juristische Frage war aber nicht, ob sich das Manöver als realer Sachverhalt so zugetragen hat, sondern ob es als Prozess-Sachverhalt «verwertet» werden kann. Das Bundesgericht entschied gegen die Verwertung und wurde dafür in Online-Kommentaren prompt als «formaljuristisch» und «lebensfremd» kritisiert. Doch schon das Argument formaljuristisch muss stutzig machen. Es wird oft von jenen ins Feld geführt, die eine vermeintliche Gerechtigkeit betonen und mit dieser gerne im Recht wären, selbst wenn das Gesetz dem entgegensteht. Online findet sich auch die bekannte Schelte: «Wir wollten Gerechtigkeit und bekamen den Rechtsstaat». Ein hochgradig missverständlicher Satz, der von der prominenten DDR-Bürgerrechtlerin Bärbel Bohley stammen soll und an welchem sich schon viele abgearbeitet haben. Der «Rechtsstaat» ist nichts rein Formales oder sog. «Formaljuristisches». Seine Wesensmerkmale sind die Achtung der Grundrechte, der Vorbehalt des Gesetzes bei Grundrechtseingriffen, die Gewaltenteilung, die Gleichbehandlung und die Verhältnismässigkeit – alles sehr ausdifferenzierte und praxistaugliche Teilprinzipien. Das Rechtsstaatsprinzip schafft also durchaus eine Gerechtigkeit; eine solche, die auf den Ausgleich von Interessen und Rechtsprinzipien gerichtet ist.

Der Dashcam-Entscheid ist denn auch keineswegs formaljuristisch (im negativen Sinne), sondern bemerkenswert dogmatisch (im positiven Sinne), also durchdacht und im Ergebnis richtig: Er ordnet zunächst das Problem ein und korrigiert bzw. erklärt diese Einordnung durch eine normative Wertung im Gesamtsystem. Danach sind die Aufzeichnungen der Dashcam in Missachtung des Datenschutzgesetzes und damit rechtswidrig erstellt worden. Zudem handelt es sich bei den fraglichen Verkehrsdelikten nicht um «schwere Straftaten». Das BGer beurteilt neu (!) auch die Verwertbarkeit von «Beweisen», die Private rechtswidrig erstellt haben, nach der Regel von Art. 141 Abs. 2 StPO, was vorliegend eine Verwertung ausschliesst. Im Kern ist dieser Entscheid vor allem eins: «bürgerfreundlich» (und nicht primär «täterfreundlich»), weil er uns alle rechtsstaatlich vor übermässiger privater Bespitzelung schützt.

Arrêt relatif à la dashcam: «formalisme juridique» ou «adéquation dogmatique»?

Chères lectrices, chers lecteurs,

Les enregistrements d’une dashcam peuvent être utilisés comme moyen de preuve sous condition seulement. Ainsi en a récemment décidé le Tribunal fédéral (6B_908/2018), qui désavoue les autorités précédentes alors même que la manœuvre «casse-cou» (jugement de première instance) de l’automobiliste prévenu avait été entièrement filmée par une caméra de tableau de bord, que la «preuve» correspondante – apparemment incontestable – se trouvait donc sur la table. La question déterminante en droit n’était toutefois pas celle de savoir si la manœuvre, comme état réel de fait, s’était bien déroulée de la sorte, mais si elle pouvait être «exploitée» en tant qu’état processuel de fait. Le Tribunal fédéral a répondu par la négative et s’est aussitôt vu reprocher, lors de commentaires en ligne, de verser dans le formalisme juridique et de perdre le contact avec la réalité. Pourtant, l’argument même du formalisme juridique doit intriguer. Il est souvent avancé par ceux qui mettent l’accent sur une prétendue justice et assimilent celle-ci à leur bon droit, même si la loi s’y oppose. La remontrance suivante court aussi sur la toile: «Nous voulions la justice et avons obtenu l’État de droit.» Le propos, qui émanerait de Bärbel Bohley, une célèbre défenseur des droits civiques en ex-RDA, est hautement équivoque et en a déjà amené plus d’un à s’y confronter. L’«État de droit» n’est rien de purement formel ni de formaliste au plan juridique. Ses caractéristiques essentielles sont le respect des droits fondamentaux, la réserve de la loi en cas de restriction de ces derniers, la séparation des pouvoirs, l’égalité de traitement et la proportionnalité, autant de principes fort différenciés et éprouvés en pratique. La garantie de l’État de droit fait donc bien naître une justice, orientée vers l’équilibre des intérêts et des principes juridiques.

L’arrêt sur la dashcam ne relève dès lors nullement du formalisme juridique (au sens négatif du terme), mais s’avère remarquablement dogmatique (au sens positif du terme), c’est-à-dire pensé et exact dans son résultat. Il situe tout d’abord le problème et corrige, respectivement explique sa localisation au gré d’un jugement de valeur considérant le système dans sa globalité. Il en résulte que les enregistrements effectués au moyen d’une dashcam violent la loi sur la protection des données et sont illicites. En outre, les infractions à la circulation routière ici en cause n’étaient pas «graves». Le Tribunal fédéral innove (!) en examinant l’exploitabilité – qu’il nie en l’espèce – des «preuves» illicitement recueillies par des particuliers à la lumière de l’art. 141 al. 2 CPP. Dans son essence, l’arrêt est avant tout favorable aux citoyens (et non pas principalement favorable aux prévenus), car il nous protège tous d’une surveillance privée excessive, conformément aux principes de l’État de droit.