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De la revueforumpoenale 6/2013 | S. 329–329La page suivante est la329

Le 22 septembre 2013, le peuple suisse adoptait la révision de la loi sur les épidémies (LEp) votée le 28 septembre 2012 par le Parlement (FF 2012 7543) et soumise au peuple par référendum; elle pourrait entrer en vigueur courant 2016. Les arguments de campagne ont très largement tourné autour de questions portant sur les thèmes de la perte d’autonomie des cantons face à l’accroissement des compétences fédérales et du risque prétendu d’atteinte à la liberté et la responsabilité individuelle, en brandissant le spectre de campagnes de vaccination obligatoire ordonnées par la Confédération. Derrière ces grands thèmes de fédéralisme et de santé publique, une petite révolution pénale s’est discrètement invitée sous la forme d’une modification de l’art. 231 CP, tellement discrète d’ailleurs qu’un citoyen genevois semble tenter d’en tirer argument devant le Tribunal fédéral pour demander l’annulation du scrutin (Tribune de Genève du 24.10.2013). Durant ces dernières décennies de jurisprudence fédérale, l’art. 231 CP est essentiellement apparu comme l’un des piliers du régime pénal de la transmission du VIH. Que ce soit par un acte commis intentionnellement ou par négligence, que ce soit avec ou sans information du partenaire, le Tribunal fédéral a régulièrement retenu que la transmission du VIH réalisait l’infraction de l’art. 231 CP, le cas échéant en concours parfait avec une lésion corporelle grave (ATF 116 IV 125; ATF 125 IV 242; ATF 125 IV 255; ATF 131 IV 1; ATF 134 IV 193). La nouvelle version de l’art. 231 CP finalement retenue, différente d’ailleurs de celle projetée par le Conseil fédéral (FF 2011 460), supprime la punissabilité de la négligence et restreint le champ de l’infraction de base en lui adjoignant la condition de la bassesse de caractère, actuellement circonstance aggravante de l’art. 231 ch. 1 al. 2 CP. En d’autres termes, seuls seront punissables les auteurs d’actes délibérés et crapuleux. Cette réforme marque donc un tournant majeur dans la politique pénale qu’il convient de saluer, tant la criminalisation ne semble pas la réponse adéquate à la question de la transmission du VIH. On peut encore noter que la jurisprudence récente a également amorcé un assouplissement, en affirmant désormais que la transmission du VIH n’est plus intrinsèquement à qualifier de lésion corporelle grave (ATF 139 IV 214).

Ainsi donc, il arrive qu’une réforme puisse en cacher une autre!

Liebe Leserinnen, liebe Leser,

Am 22. September 2013 hat das Schweizer Stimmvolk die vom Parlament am 28. September 2012 verabschiedete (BBl 2012 8157) und mittels Referendum angefochtene Revision des Epidemiengesetzes (EpG) angenommen; letztere könnte im Laufe des Jahres 2016 in Kraft treten. Die wesentlichen Argumente des Abstimmungskampfes betrafen Fragen des Autonomieverlustes der Kantone im Zuge der Ausweitung der Bundeszuständigkeiten sowie des angeblichen Risikos einer Beeinträchtigung der individuellen Freiheit und Verantwortlichkeit, wobei das Gespenst flächendeckender, vom Bund angeordneter Pflichtimpfungen heraufbeschworen wurde. Hinter diesen grossen Themen des Föderalismus’ und des Gesundheitswesens hat diskret eine kleine strafrechtliche Revolution in der Form einer Abänderung von Art. 231 StGB stattgefunden, so diskret, dass ein Genfer Bürger sich anscheinend auf diesen Umstand beruft, um vor Bundesgericht die Ungültigkeitserklärung der Abstimmung zu erzwingen (Tribune de Genève vom 24.10.2013). In den letzten Jahrzehnten der bundesgerichtlichen Rechtsprechung wurde Art. 231 StGB im Wesentlichen zu einem der Eckpfeiler der strafrechtlichen Bewältigung der HIV-Übertragung. Habe diese vorsätzlich oder fahrlässig, mit oder ohne Unterrichtung des Partners stattgefunden, das Bundesgericht hat die Erfüllung des Tatbestandes von Art. 231 StGB stets angenommen, gegebenenfalls in Idealkonkurrenz mit einer schweren Körperverletzung (BGE 116 IV 125; BGE 125 IV 242; BGE 125 IV 255; BGE 131 IV 1; BGE 134 IV 193). Die schlussendlich bevorzugte und vom Entwurf des Bundesrates (BBl 2011 482 f.) abweichende Neufassung des Art. 231 StGB schafft die Fahrlässigkeitsstrafbarkeit ab und schränkt den Anwendungsbereich des Grundtatbestandes ein, indem die gemeine Gesinnung, derzeit straferhöhendes Merkmal gemäss Art. 231 Ziff. 1 Abs. 2 StGB, jenem zugeordnet wird. Künftig werden also nur noch Täter bestraft, die vorsätzlich und schändlich gehandelt haben. Diese Gesetzesreform bedeutet einen wichtigen und begrüssenswerten Wendepunkt in der Strafrechtspolitik: die Kriminalisierung scheint nämlich keine zweckmässige Antwort auf die HIV-Übertragung darzustellen. Es bleibt noch darauf hinzuweisen, dass auch die jüngste Rechtsprechung eine Lockerung eingeleitet hat indem sie die HIV-Übertragung nicht mehr als eigentlich schwere Körperverletzung betrachtet (BGE 139 IV 214).

Somit kann eine Reform eine andere verbergen!

Yvan Jeanneret