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De la revueforumpoenale 5/2014 | S. 257–257La page suivante est la257

Chères lectrices, chers lecteurs,

«L’UDC veut écraser le droit international» titrait le journal Le Temps dans son édition du 13 août 2014, en évoquant l’intention de certains politiciens de déposer une initiative populaire tendant à déclarer la primauté du droit constitutionnel national sur le droit international, renversant un principe d’évidence consacré de longue date dans la Constitution, singulièrement au regard des droits de l’homme (art. 5 al. 4, 139 al. 3, 193 al. 4 et 194 al. 2 Cst.; ATF 131 II 352 c. 1.3.1; ATF 128 IV 201 c. 1.3; ATF 128 IV 117 c. 3b; ATF 125 II 417 c. 4d). Ainsi, la réponse de ceux à qui l’on peut reprocher, à juste titre, de soutenir et promouvoir des initiatives contraires aux engagements internationaux de la Suisse, comme l’internement à vie (art. 123a Cst.), l’interdiction des minarets (art. 72 al. 3 Cst.) ou l’initiative contre l’immigration de masse (art. 121a Cst.), consisterait à pousser notre pays encore un peu plus à la marge de la communauté internationale, en proclamant que le droit national pourrait légitimer une violation des engagements internationaux de la Suisse.

La cohérence de l’ordre juridique ne peut pas être sacrifiée sous le prétexte de la souveraineté du peuple. S’il fallait suivre la logique des initiants, alors pourquoi ne pas proclamer la primauté du droit cantonal sur le droit fédéral, parce que le peuple d’un canton est souverain? Tout souverain qu’il soit, le peuple se doit d’être cohérent dans l’exercice de sa souveraineté. S’il entend s’affranchir des engagements qu’il a lui-même pris, directement (art. 141 al. 1 let. d Cst.) ou par ses représentants élus, le peuple doit alors les révoquer, certes au risque de mettre la Suisse au ban des nations. Peut-être qu’ainsi confronté à ses responsabilités, le souverain serait moins enclin à suivre un discours simpliste et trompeur.

Lorsque l’on sait l’héritage considérable, notamment de la CEDH et du Pacte ONU II, dans l’avènement des garanties procédurales dans le procès pénal, on ne peut qu’être consterné et inquiet de voir certains milieux désireux de s’affranchir d’engagements internationaux qui sont le fondement de l’Etat de droit.

Il est urgent que la primauté du droit international soit préservée et renforcée par l’instauration d’une Cour constitutionnelle fédérale!

Liebe Leserinnen, liebe Leser

«Die SVP will das Völkerrecht zertreten.» So lautete die Überschrift eines Beitrages in der Zeitung Le Temps vom 13. August 2014, wo von der Absicht einiger Politiker berichtet wurde, eine Volksinitiative einzureichen mit dem Ziel, den Vorrang des nationalen Verfassungsrechtes gegenüber dem Völkerrecht zu erklären und somit einen offenkundigen, in der Bundesverfassung seit Langem verankerten Grundsatz, namentlich im Hinblick auf die Menschenrechte, umzustossen (Art. 5 Abs. 4, 139 Abs. 3, 193 Abs. 4 und 194 Abs. 2 BV; BGE 131 II 352 c. 1.3.1; BGE 128 IV 201 c. 1.3; BGE 128 IV 117 c. 3b; BGE 125 II 417 c. 4d). Die Antwort derjenigen, denen man zu Recht vorwerfen kann, die internationalen Verpflichtungen der Schweiz widersprechende Initiativen – lebenslange Verwahrung (Art. 123a BV), Minarettverbot (Art. 72 Abs. 3 BV), Masseneinwanderung (Art. 121a BV) – zu unterstützen und zu fördern, bestünde also darin, unser Land noch weiter an den Rand der internationalen Gemeinschaft zu drücken, indem verkündet wird, das eidgenössische Recht könne eine Verletzung völkerrechtlicher Bindungen der Schweiz legitimieren.

Die Kohärenz der Rechtsordnung darf nicht unter dem Vorwand der Volkssouveränität geopfert werden. Da das Volk eines Kantons ebenso souverän ist, warum sollte man dann nicht, in Fortführung der Logik der Initianten, gleichermassen das Primat kantonalen Rechts über Bundesrecht behaupten? So souverän das Volk auch ist, es muss von seiner Souveränität widerspruchsfrei Gebrauch machen. Will das Volk sich von den unmittelbar selbst (Art. 141 Abs. 1 lit. d BV) oder durch seine gewählten Vertreter eingegangenen Verpflichtungen befreien, muss es letztere kündigen, allerdings mit dem Risiko, die Schweiz aus dem Konzert der Nationen zu verbannen. In Anbetracht einer solchen Verantwortung wäre der Souverän vielleicht weniger geneigt, einem einseitigen und trügerischen Diskurs zu folgen.

Weiss man um das beträchtliche Erbe namentlich der EMRK und des IPBPR für das Aufkommen der strafverfahrensrechtlichen Garantien, kann der Wunsch gewisser Kreise nach Befreiung von internationalen Verträgen, welche zu den Grundpfeilern des Rechtstaates gehören, nur Bestürzung und Besorgnis auslösen.

Der Vorrang des Völkerrechts muss dringlich durch die Einrichtung eines Bundesverfassungsgerichtes erhalten und gestärkt werden.

Yvan Jeanneret