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Aus der Zeitschriftforumpoenale 5/2012 | S. 265–265Es folgt Seite №265

Lehren aus der Aburteilung eines Massenmörders

Liebe Leserinnen, lieber Leser,

Am 24. August 2012 hat das Osloer Bezirksgericht Anders Behring Breivik wegen 77facher Tötung zu 21 Jahren Freiheitsstrafe und anschliessender Verwahrung verurteilt. Da sowohl der Verurteilte als auch die Staatsanwaltschaft auf Rechtsmittel verzichtet haben, ist mit diesem Urteil die Aufarbeitung eines Verbrechens an einen Endpunkt gelangt, das in seinem monströsen Ausmass zumindest in der jüngeren Vergangenheit Norwegens keine Parallele hat. Auch wenn der zwischenzeitlich publizierte Bericht über den Anschlag im Osloer Regierungsviertel und das nachfolgende Massaker an Jugendlichen auf der Insel Utöya Schwachstellen im Sicherheitsdispositiv und auch Fehler in der polizeilichen Reaktion aufgezeigt hat, werden aber wohl vor allem zwei Dinge in (positiver) Erinnerung bleiben: Zum einen die besonnene Reaktion der norwegischen Regierung und Bevölkerung nach der Tat, die deutlich gezeigt hat, dass Norwegen auch im Angesicht extremistischer Gewalttaten am Ideal einer freiheitlichen Gesellschaft festzuhalten gedenkt. Und zum anderen die unaufgeregt-professionelle Art und Weise, in der das Gericht in Oslo diese monströse Tat in öffentlicher und unmittelbarer Hauptverhandlung verhandelt hat. Das Verfahren und das Urteil sind ein Beleg dafür, dass der Rechtsstaat und seine Strafjustiz auch mit Taten umgehen können, die den Rahmen des üblichen – zum Glück – sprengen. Beide Aspekte belegen, dass die Zeugen und Angehörigen der Opfer zu recht die Auffassung vertreten: «Er hat nicht gewonnen, wir haben gewonnen».

Die Aburteilung Breiviks wirft schliesslich noch ein Schlaglicht auf die Rolle des psychiatrischen Sachverständigen, die auch hierzulande in den vergangenen Monaten in verschiedenen Verfahren – z.B. im «Fall Lucie» – zu einem nun auch massenmedial wahrgenommenen Thema geworden ist. Es ist deutlich geworden, dass Psychologie und Psychiatrie eben keine exakten Wissenschaften sind. Der Jurist und auch die Gesellschaft müssen sowohl damit leben, dass psychiatrische Sachverständige keine exakten Urteile und Prognosen liefern können, als auch damit, dass zwei Gutachter bei der Beurteilung ein und desselben Falles durchaus zu lege artis begründeten abweichenden – evtl. sogar diametral entgegen gesetzten – Einschätzungen gelangen können. Dies mag die Arbeit des Juristen erschweren und dem Bedürfnis der Gesellschaft nach klaren Einordnungen nicht gerecht werden – wir werden auch damit leben (und arbeiten) müssen.

Enseignements du procès d’un tueur en masse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Le 24 août 2012, le tribunal d’Oslo a condamné Anders Behring Breivik pour l’assassinat de 77 personnes à une peine privative de liberté de 21 ans, suivie d’un internement. Dès lors que le ministère public et la défense ont renoncé à faire appel, ce jugement met un point final au traitement judiciaire d’un crime qui, par son effroyable ampleur, ne trouve pas d’équivalent dans l’histoire récente de la Norvège. Bien que le rapport – publié dans l’intervalle – sur l’attentat commis au cœur du quartier gouvernemental d’Oslo et le massacre subséquent d’adolescents sur l’île d’Utöya constate des faiblesses dans le dispositif de sécurité et des erreurs dans l’intervention de la police, ce sont surtout deux éléments (positifs) qui resteront sans doute dans les mémoires: d’une part, la réaction posée de la population et du gouvernement norvégiens, laquele a clairement signalé que le pays entendait préserver l’idéal d’une société libérale même après avoir été confronté à des actes de violence extrémiste; d’autre part, la manière calme et professionnelle avec laquelle le tribunal d’Oslo a jugé ces faits monstrueux, au gré de débats tenus dans le respect des principes de publicité et d’immédiateté. La procédure et le prononcé démontrent qu’un Etat de droit et sa justice sont aussi capables d’appréhender des agissements – fort heureusement rares – qui sortent de l’ordinaire. Les deux éléments confirment que les témoins et les proches des victimes ont raison de dire: «Il n’a pas gagné, nous avons gagné.»

Le procès Breivik jette en outre un éclairage sur le rôle de l’expert psychiatre. En Suisse également, différentes affaires – par exemple celle de la petite Lucie – ont attiré au cours des mois écoulés l’attention sur cette problématique, dont les médias se sont par ailleurs fait l’écho. Il est apparu que la psychologie et la psychiatrie ne constituent précisément pas des sciences exactes. Le juriste et la société doivent s’accommoder du fait que les experts psychiatres ne peuvent pas fournir des appréciations et des pronostics précis, notamment que deux spécialistes appelés à se pencher sur une même affaire sont susceptibles de parvenir à des conclusions à la fois divergentes – voire diamétralement opposées – et conformes aux règles de l’art. Cette circonstance est de nature à compliquer le travail du juriste et frustrer le besoin social de classifications nettes; nous devrons aussi vivre (et travailler) avec cela.

Jürg-Beat Ackermann, Yvan Jeanneret, Bernhard Sträuli, Wolfgang Wohlers