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Aus der Zeitschriftforumpoenale 4/2011 | S. 193–193Es folgt Seite №193

«Unschuld» am Pranger

Liebe Leserinnen, liebe Leser,

Der «Fall Kachelmann» steht für ein Strafverfahren, das auf erschreckende Weise verdeutlicht, wie sehr die «Unschuld» medial am Pranger stehen kann – ein blosser journalistischer Zeitgeist? Nicht allein: Wenn nämlich bereits der Staat die Beschuldigten vorführt, verwundert es wenig, wenn diverse Medien zur Hatz blasen und alles daran setzen, das Leben von Prozessbeteiligten mit einer Unmenge an trügerischen Hintergrundberichten zum Unmoralischen zu verdichten. Es interessiert nur das Ungefähre, Information wird zu Propaganda. Damit ist die Meinung gebildet und der Schaden für den Beschuldigten und das mutmassliche Opfer verursacht; sie beide sind schonungslos den Gerüchten ausgeliefert – ihre «Unschuld» steht öffentlich am Pranger. Ob der Beschuldigte als strafrechtlich schuldig zu betrachten ist, ist eine Frage, die vor diesem Hintergrund zur Nebensache verkommt. Ein «Freispruch zweiter Klasse» sei das Kachelmann-Urteil, als ob der Grundsatz «in dubio pro reo» zweitklassig wäre. Medien und Strafrecht bilden hier Gegensätze, denn die Strafbehörden suchen nicht die «Story», sie haben sich vielmehr strikte ans Recht zu halten. Und das Recht wiederum interessiert sich nicht für die moralische Lebensführung, sondern – ganz bescheiden – für die Einzeltatschuld, und nicht für den Skandal, sondern für das Masshalten und die forensische Wahrheit. Die Medienrüge von Richter Seidling bei Urteilseröffnung: «Versuchen Sie, sich künftig weniger von Emotionen leiten zu lassen», dürfte gerade bei jenen Medien auf taube Ohren stossen, die er besonders ansprechen will – Emotionen sind dort das Geschäft. Zweifellos, der Umgang der Strafjustiz mit der Öffentlichkeit ist nicht trivial und der Steuerungseinfluss wohl eher bescheiden. Immerhin enthält unsere StPO einige kluge Regeln hierzu: Keine Einleitung des Verfahrens ohne hinreichenden Tatverdacht, keine Anklage ohne qualifizierten Tatverdacht, keine Medienmitteilung ausserhalb von Art. 74 StPO und die ständig zu beachtende Schranke strafprozessualen Handelns nach Art. 3 Abs. 1 StPO: «Die Strafbehörden achten in allen Verfahrensstadien die Würde der vom Verfahren betroffenen Menschen.» Wer anklagt, bevor alle wesentlichen Gutachten beisammen sind, und wer einen Beschuldigten vor laufenden Kameras in den Gefängniswagen sperren lässt, verletzt nicht nur die StPO, sondern in besonderem Masse auch direkt die Persönlichkeit des beschuldigten Unschuldigen.

«Innocence» au pilori

Chères lectrices, chers lecteurs,

L’ «affaire Kachelmann» est représentative d’une procédure pénale qui illustre de manière effrayante à quel point l’«innocence» peut être clouée au pilori médiatique. Un simple esprit journalistique du temps? Pas seulement: si l’Etat lui-même exhibe le prévenu, il n’est guère étonnant de voir différents médias sonner la charge et, au gré de prétendus reportages de fond, étaler les aspects immoraux de la vie des parties à la procédure. L’approximation domine, l’information devient propagande. L’opinion est ainsi forgée, le dommage au prévenu et à la victime supposée est causé; tous deux sont exposés sans ménagement aux rumeurs, leur «innocence» est publiquement mise au pilori. Savoir si le prévenu doit être considéré comme pénalement coupable est ravalé au rang d’une question accessoire. Le jugement rendu dans affaire Kachelmann serait un acquittement de deuxième classe, comme si le principe «in dubio pro reo» était de second ordre. Les médias et le droit pénal s’opposent ici car les autorités pénales ne cherchent pas le «scoop», mais ont l’obligation de se conformer strictement au droit. Et le droit n’a que faire de la manière plus ou moins vertueuse dont le prévenu conduit son existence; plus modestement, seul le reproche susceptible d’être adressé à ce dernier en raison de son action pénalement illicite l’intéresse. Ses préoccupations ne sont pas le scandale, mais la modération et la vérité judiciaire. La critique adressée par le juge Seidling à la presse lors du prononcé du jugement («A l’avenir, tâchez de moins vous laisser guider par les émotions») est sans doute tombée dans l’oreille d’un sourd dès lors que les médias ainsi visés ont précisément fait des émotions leur fond de commerce. Les relations entre la justice pénale et le public ne sont pas triviales et l’influence de la première sur le second demeure modeste. Néanmoins, notre code renferme à ce propos quelques sages règles: pas d’ouverture d’une procédure sans soupçon suffisant, pas de mise en accusation sans charges qualifiées, pas d’information aux médias en marge de l’art. 74 CPP, respect permanent de la dignité des personnes impliquées dans la procédure (art. 3 al. 1 CPP). Quiconque accuse avant de disposer des principaux rapports d’expertise, quiconque fait enfermer le prévenu dans un fourgon cellulaire sous l’il des caméras ne viole pas seulement le CPP, mais porte aussi une atteinte directe et grave à la personnalité de l’innocent prévenu.

Jürg-Beat Ackermann, Bernhard Sträuli, Wolfgang Wohlers