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Aus der Zeitschriftforumpoenale 3/2019 | S. 173–173Es folgt Seite №173

Blick über den Tellerrand

Liebe Leserinnen, liebe Leser,

In den ersten acht Jahren seit Inkrafttreten wurde die StPO ca. 70 Mal geändert. Ein neues, bereits vor einem Jahr durch die Vernehmlassung gepeitschtes Änderungsprojekt ist kontrovers aufgenommen worden. Seither schweigen die Behörden. Im besten Fall überlegen sie sich, ob die Schweiz überhaupt auf dem richtigen Weg ist, was ich persönlich nicht glaube. Trotz rückläufiger Kriminalität, trotz personellen Ausbaus der Strafverfolgungsbehörden und trotz der Tatsache, dass das Gros der Strafverfahren unter Ausschluss der Justiz auf dem Korrespondenzweg abgewickelt wird, dauern die Verfahren viel zu lange und sind gemessen an ihrer ungenügenden Qualität für die Betroffenen viel zu teuer. Ein Blick über den Tellerrand könnte wegweisend sein.

Einen solchen Blick gewagt hat im April 2019 eine Gruppe von Fachanwälten. Eine Weiterbildungsveranstaltung in London unter der Leitung von Prof. Marcel Niggli und Prof. Stefan Maeder führte unweigerlich und immer wieder zur Frage, wieso wir das bei uns denn eigentlich nicht auch so machen. Wohl mutet vieles im englischen Gerichtssaal verstaubt oder halt einfach «very british» an. Das beschränkt sich aber auf die Form (wigs and gowns). Alles andere, von der Architektur des Gerichtssaals über die Sitzordnung und die Verfahrensregeln bis hin zu den technischen Hilfsmitteln erscheint dagegen als wohl durchdacht und hoch funktional. Jahrhundertelange Erfahrung und Traditionsbewusstsein müssen den Fortschritt offensichtlich nicht behindern.

Mir geht es natürlich nicht darum, unser Strafverfolgungsmodell nach englischem Vorbild umzustellen und etwa die Geschworenengerichte wieder einzuführen. Es geht aber darum, die wichtigsten Mängel des «Modells StPO» zu identifizieren und auszumerzen. Dazu muss das Rad nicht neu erfunden werden, zumal hier schon zahllose funktionierende Räder entwickelt (und wieder aufgegeben) wurden. Hinzu kommt, dass im Ausland Modelle praktiziert werden, die nicht oder nicht mehr derart inquisitorisch durchtränkt sind wie das Modell StPO.

Die grössten Schwächen dieses Modells liegen m.E. in der fehlenden richterlichen Unabhängigkeit und in der nur sehr beschränkten Unmittelbarkeit der Hauptverhandlung. Genau in diesen Bereichen könnte das englische Modell wertvolle Ideen liefern. Wem das zu aufwändig erscheint, sei daran erinnert, dass es 90 Prozent aller Strafverfahren nie vor einen Richter schaffen. Die wenigen verbleibenden Verfahren sollten es uns Wert sein, in einem fairen und würdigen Rahmen verhandelt und entschieden zu werden.

Regarder plus loin que le bout de son nez

Chères lectrices, chers lecteurs,

Depuis son entrée en vigueur il y a huit ans, le code de procédure pénale suisse a été révisé environ 70 fois. Soumis à consultation voilà un an, un nouveau projet de modification a été diversement accueilli. Depuis, les autorités demeurent silencieuses. Dans la meilleure hypothèse, elles se demandent si la Suisse se trouve sur la bonne voie, ce dont je doute pour ma part. Malgré une criminalité en recul, nonobstant l’augmentation du personnel des autorités de poursuite pénale et bien que la majeure partie des causes soit traitée par correspondance sans intervention du juge, les procédures pénales sont beaucoup trop longues et, au regard de leur qualité insuffisante, bien trop coûteuses pour les personnes concernées. Un regard au-delà du bout de son nez pourrait indiquer la direction à suivre.

Un pareil regard a été osé en avril 2019 par un groupe d’avocats spécialisés. Organisée à Londres par les professeurs Marcel Niggli et Stefan Maeder, une formation continue a invariablement et inéluctablement suscité la même question : pourquoi ne pas procéder de la sorte chez nous également? Bien des choses dans un prétoire anglais paraissent sans doute poussiéreuses ou alors juste very british. Le constat se limite toutefois à la forme ( wigs and gowns ). Tout le reste, de l’architecture des salles d’audience jusqu’aux moyens techniques, en passant par la disposition spatiale des acteurs et les règles de procédure, s’avère en revanche fort étudié et hautement fonctionnel. L’expérience acquise au cours des siècles et la conscience des traditions n’empêchent manifestement pas le progrès.

Je ne préconise évidemment pas de réformer notre système de poursuite pénale sur le modèle anglais et de réintroduire par exemple un jury. Il s’agit en revanche d’identifier et d’éliminer les principaux défauts du «modèle CPP». Nul besoin à cet effet de réinventer la roue, ce d’autant moins que nous avons déjà développé (puis abandonné) d’innombrables roues fonctionnant fort bien. En outre, différents systèmes étrangers ne sont pas ou ne sont plus imprégnés d’autant de culture inquisitoriale que notre code de procédure pénale.

Les plus grandes faiblesses du modèle suisse sont à mon sens l’absence d’indépendance des tribunaux et l’immédiateté très limitée des débats. À ces deux égards précisément, le modèle anglais pourrait livrer de précieuses idées. Quiconque considérerait que l’effort est excessif doit se rappeler que 90 % de toutes les procédures pénales ne parviennent jamais devant un juge. Quant au modeste solde des causes, il mériterait assurément d’être examiné et tranché selon un rite équitable dans un cadre digne.