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Aus der Zeitschriftforumpoenale 3/2015 | S. 129–130Es folgt Seite №129

Günter Stratenwerth ist verstorben

Alles begann mit einem Widerspruch, seinem wissenschaftlichen Widerspruch. Günter Stratenwerth liess auch meinen Widerspruch zu. Mehr noch: Bei einem unvergesslichen Essen an der Reuss, an welchem auch seine ihn offenbar tief prägenden, soldatischen Erlebnisse im zweiten Weltkrieg Thema waren, liess er erkennen, dass ihm am Widerspruch und am Diskurs geradezu gelegen war, zumal er in der Sache nicht mehr oft kritisiert wurde. Die Angriffe seiner Gegner zielten meist auf seine Prämissen. Zu gerne wollten sie ihn in eine ideologische Ecke stellen. Doch er blieb gelassen, war diese Art von Angriffen offenbar gewohnt. Keine Ideologie, kein lebloses juristisches Denksystem war für ihn leitend, sondern der Mensch und die drängenden Gegenwartsprobleme. Entsprechend waren seine Prämissen solche der Vernunft. Er hatte die herausragende Begabung, mit seinem Verstand Beobachtungen und Erfahrungen in Regeln und Prinzipien für eine lebensnahe, stabile und zugleich ausgesprochen rechtsstaatliche Gesellschaftsordnung zu giessen. Die gesetzliche Darstellung dieser Ordnung mit dem AT zu beginnen, sei – wie er es nennt – «Ausdruck verstärkter Bemühung um systematische Klarheit, um die Kontrolle der strafrechtlichen Praxis mit den Mitteln der Vernunft» (Günter Stratenwerth, Schweizerisches Strafrecht, Allgemeiner Teil I: Die Straftat, 4. Aufl., Bern 2011, N 1 vor § 1). Diese Vernunft und die Kritik am Halbdurchdachten waren es, die ihn antrieben, wie mir scheint. War dies seine lebenslange Antwort auf den «Wahnsinn», wie er seine Kriegsjahre und die Erfahrungen mit einem Unrechtsstaat nannte? Es war jedenfalls keine Vernunft gegen die Praxis, sondern eine solche für die Praxis. So zweifelte er beispielsweise von Beginn weg an der Praktikabilität der Geldwäschereinorm, weil der dort verlangte Vortatnachweis nur zu selten gelinge. Damit behielt er bis heute Recht. Die bedingte Geldstrafe bezeichnete er gar als gesetzgeberisches Missgeschick: «Es ist eine Panne der Gesetzgebung, dass eine Geldstrafe in der Regel bedingt ausgesprochen werden muss.» «Nachdem wir fünf Jahre über dem Gesetz gebrütet haben, hat das Parlament in einer Kurzschlussreaktion die Bestimmung über den bedingten Vollzug auch für die neue Geldstrafe eingesetzt – obwohl diese nur auf den Freiheitsentzug zugeschnitten ist.» Er fürchtete zu Recht, dass eine bedingte Geldstrafe nicht als eine Einbusse oder ein Übel empfunden wird: «Und wird eine Sanktion nicht mehr als eine solche wahrgenommen, dann wird’s kritisch.» (Zitate bei Christine Brand, Strafe ohne Wirkung, NZZ online, 10.5.2009).

Noch im Alter von über 80 Jahren erlebte ich Günter Stratenwerth in zwei gemeinsamen Seminaren als begeisterten und begeisternden Strafrechtslehrer. Seine Sprache war von unvergleichlicher Kraft und sein Denken von bestechender Klarheit. Auf eine studentische Frage etwa, wie er das Feindstrafrecht beurteile, erwiderte er trocken und einzelwortbetont: «Das – ist – kein – Strafrecht.» Knappe vier Worte, die zum Ausdruck brachten, welch Gräuel ihm ein Strafrecht war, das je nach «Qualität des Menschen» Abstufungen in seinen Garantien vornimmt. Und als ihn eine Studentin unter Vorlage einer Teilkörper-Aktaufnahme David Hamiltons direkt fragte, ob es sich dabei um strafbare Pornographie handle, gab er unaufgeregt zurück, dass dies allein von der Deutung der Kulturklausel nach (heutigem) Art. 197 Abs. 9 StGB abhänge. Zugleich gab er zu bedenken, dass der schutzwürdige kulturelle Wert, wie ihn das Gesetz fordere, objektiv nicht exakt bestimmt werden könne. Also abschaffen? Günter Stratenwerth meinte dazu nur, man müsse sich bewusst sein, dass die Vernunft im Strafrecht sehr viel leiste, aber auch klare Grenzen habe. Die besagte Klausel schaffe es jedenfalls nicht, wie vom Gesetzgeber angestrebt, die Staatsanwaltschaften oder Gerichte aus der unsicheren Rolle der Kunstkritikerin zu entlassen. Gleichgültig blieb bei solchen Sätzen niemand.

Sein unermüdlicher, scharfsinniger Einsatz galt ganz besonders und uneingeschränkt dem schweizerischen Rechtsstaat, den er im Strafrecht wie kaum ein anderer fortentwickelte. Einem Staat also, der seine Strafbehörden für die eigene Bindung an das Gesetz überzeugen, vielleicht gar begeistern soll und nur angemessenes, freiheitssicherndes Handeln zulassen darf.

Günter Stratenwerth ist am 15. April 2015 im Alter von 91 Jahren verstorben. Seine wissenschaftliche Stimme ist verstummt. Sie wird uns enorm fehlen. Er hinterlässt jedoch ein Lebenswerk, das seinesgleichen sucht, vollkommen neue Standards setzt und weit in die Zukunft wirken wird.

Günter, wir danken Dir.

De la revueforumpoenale 3/2015 | S. 129–130 La page suivante est la 130Günter Stratenwerth est décédé

Tout commença par une objection, son objection scientifique. Günter Stratenwerth me permit également d’objecter. Plus encore: lors d’un repas inoubliable sur les bords de la Reuss, au cours duquel nous avions évoqué les événements qu’il avait vécu comme soldat durant la seconde guerre mondiale et qui l’ont sans doute profondément marqué, il laissa entendre que la contradiction et l’argumentation lui tenaient particulièrement à cœur, ce d’autant qu’il n’était plus guère critiqué sur le fond. Les attaques de ses adversaires visaient le plus souvent ses prémisses. Ceux-ci auraient tant aimé pouvoir le cataloguer idéologiquement. Il gardait toutefois son calme, était apparemment habitué à ce genre d’offensives. Il ne s’est laissé guider par aucune idéologie ni quelque système juridique de pensée dénué d’âme, mais par l’homme et les problèmes urgents du présent. Aussi son référentiel trouvait-il sa source dans la raison. Grâce à son intellect, il avait le don exceptionnel de convertir ses observations et ses expériences en autant de règles et de principes appelés à façonner un ordre social ancré dans la réalité, marqué par la stabilité et tout à la fois respectueux des garanties de l’Etat de droit. Commencer la présentation législative de cet ordre par le droit pénal général est, selon ses propres termes, l’expression d’une quête renforcée de clarté systémique, de contrôle de la pratique pénale avec les instruments de la raison (Günter Stratenwerth, Schweizerisches Strafrecht, Allgemeiner Teil I: Die Straftat, 4e éd., Berne 2011, p. 15). Cette raison et sa critique à l’égard de toute entreprise pensée à moitié seulement étaient, me semble-t-il, les moteurs de son action. Etait-ce là sa réponse une vie durant à cette folie qu’ont constituée les années de guerre et sa confrontation à un Etat de non-droit? Quoi qu’il en soit, il n’a jamais engagé sa raison contre la pratique, mais toujours au profit de celle-ci. Ainsi a-t-il par exemple d’emblée douté de la praticabilité de la disposition punissant le blanchiment d’argent, la preuve de l’infraction préalable ne pouvant que rarement être rapportée. Le constat est exact aujourd’hui encore. Il n’a pas hésité à qualifier la peine pécuniaire avec sursis de maladresse du Parlement: le fait qu’une peine pécuniaire doive en principe être assortie du sursis est une panne législative; alors que la commission d’experts avait ruminé la loi cinq ans durant, les Chambres fédérales ont, sur un coup de tête, étendu le champ d’application du sursis à la peine pécuniaire alors que la norme correspondante avait été conçue pour la seule peine privative de liberté. Il craignait à juste titre qu’une peine pécuniaire avec sursis ne soit pas ressentie par l’auteur comme une privation ou un désagrément; et lorsqu’une sanction n’est plus perçue comme telle, les choses deviennent critiques (citations originales en allemand chez Christine Brand, Strafe ohne Wirkung, NZZ online, 10.5.2009).

Lors de deux séminaires tenus conjointement, j’ai eu le privilège de voir Günter Stratenwerth à l’oeuvre, à quatre-vingts ans passés, dans le rôle d’un enseignant de droit pénal enthousiaste et enthousiasmant. Sa parole revêtait une force incomparable et sa pensée impressionnait par sa clarté. A la question d’un étudiant souhaitant savoir comment il jugeait le «Feindstrafrecht», il rétorqua sèchement, en prenant soin de marquer chaque mot: cela – n’est – pas – du – droit – pénal. La brièveté du propos témoignait de l’horreur que représentait pour lui un droit pénal opérant, au niveau de ses garanties, des distinctions selon la qualité des personnes auxquelles il devait s’appliquer. Et lorsqu’une étudiante lui présenta la photographie d’un nu partiel signée David Hamilton en lui demandant très directement s’il s’agissait là de pornographie punissable, il répondit calmement que cela dépendait exclusivement du sens que l’on donnait à la clause culturelle de l’(actuel) art. 197 al. 9 CP. Dans le même temps, il observa que la valeur culturelle digne de protection telle que l’exigeait la loi ne pouvait pas être définie de manière objectivement exacte. Abrogation donc? Stratenwerth releva simplement qu’il fallait être conscient du fait que la raison en droit pénal était dotée d’un très grand pouvoir, mais présentait également d’évidentes limites. En toute hypothèse et contrairement au but poursuivi par le législateur, la disposition en cause n’était pas en mesure de préserver le ministère public et les tribunaux de la nécessité d’endosser la fonction peu sûre du critique d’art. Nul ne resta indifférent à de telles paroles.

Son engagement infatigable et sagace a été voué tout particulièrement et sans restriction à notre Etat de droit, qu’il contribua assurément comme aucun autre à développer dans le domaine du droit pénal: un Etat de droit dont la vocation est de convaincre ses autorités pénales de leur subordination à la loi, voire de susciter chez elles un engouement à cet égard, d’une part, d’autoriser uniquement des interventions mesurées appelées à garantir la liberté, d’autre part.

Günter Stratenwerth nous a quittés le 15 avril 2015 à l’âge de 91 ans. Sa voix scientifique s’est tue. Elle nous manquera énormément. Il nous laisse cependant une œuvre qui cherche son équivalent, qui a posé des standards entièrement nouveaux et qui déploiera ses effets loin dans l’avenir.

Günter, nous te remercions.

Jürg-Beat Ackermann