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Aus der Zeitschriftforumpoenale 2/2009 | S. 65–65Es folgt Seite №65

Gegensteuer im Strafrecht

Liebe Leserinnen und Leser,

im Strafrecht sitzen alle am Steuer, die Bevölkerung, das Parlament, die Behörden, die Gerichte und die Wissenschaft. Entsprechend betitelte die NZZ kürzlich einen Artikel mit «Gegensteuer im Strafrecht» (3./4.1.2009, S. 11). Der Beitrag unterstützt einerseits recht unkritisch die Tendenz, dass die Bevölkerung im Rahmen von Initiativen verschärfend in das Strafrecht eingreift, und desavouiert andererseits ein «Expertenstrafrecht» als zu einseitig: «Die vereinzelten Eingriffe des Volkes haben das Strafrecht bis anhin nicht auf den Kopf gestellt. (…) So ist es – entgegen professoraler Meinung – keine ‹Katastrophe›, dass Kindsmissbrauch nicht mehr verjährt. (…) Allenfalls könnte man nun die Frage stellen, ob mit Blick auf die innere Logik des Strafgesetzbuches nicht auch weitere Verbrechen als unverjährbar gelten müssten.» Dass wir es im Strafrecht mit einem austarierten Gesamtsystem von Wertungen und Grundgedanken zu tun haben oder doch zu tun haben sollten, interessiert hier offenbar nicht. Es gehe beim Ruf z.B. nach unverjährbaren Straftaten und mehr Härte eben auch darum – so das Fazit des NZZ-Beitrages –, dem Bedürfnis der Bevölkerung nach Gerechtigkeit – insbesondere Sühne und Vergeltung – zu entsprechen. Geht es bei diesem Bedürfnis aber wirklich um Gerechtigkeit? Oder anders gefragt: Wird das Strafrecht und der Strafprozess mit unverjährbaren Straftaten wirklich gerechter, und wenn ja, für wen? Nadja Capus (S. 110) nimmt den Erfolg der Unverjährbarkeits-Initiative jedenfalls zum Anlass, um zwischen «mehr Härte» im Strafrecht und dem berechtigten gesellschaftlichen Bedürfnis nach Solidarisierung mit den Verbrechensopfern zu differenzieren. Damit wird deutlich, dass simples Gegensteuern jedenfalls nur dann sinnvoll sein kann, wenn zunächst klar ist, welches Ziel überhaupt angepeilt werden soll. Gegensteuer gegen eine Schwächung der Beschuldigtenrechte gab kürzlich der EGMR mit seinem bedeutungsvollen Entscheid Salduz v. Turkey, worin erstmals das grundsätzliche Recht auf den Anwalt der ersten Stunde formuliert ist. Damit kommt der EGMR gar der künftigen schweizerischen Strafprozessordnung zuvor, wo in Art. 159 StPO ein vergleichbarer Anspruch formuliert ist. Andreas Donatsch und Claudine Cavegn (S. 104) befassen sich in ihrem Beitrag grundlegend mit diesem Thema; Wolfgang Wohlers und Stephan Schlegel (S. 71) fokussieren sich demgegenüber auf den Entscheid Salduz v. Turkey, zeigen aber auch kurz auf, was zu geschehen hat, wenn gegen den Salduz-Grundsatz verstossen wird.

Contre-braquage en droit pénal

Chères lectrices, chers lecteurs,

en droit pénal, chacun est assis derrière le volant: la population, le Parlement, les autorités, les tribunaux et la doctrine. Ainsi la NZZ publiait-elle récemment un article sous le titre «Gegensteuer im Strafrecht», soit «Contre-braquage en droit pénal» (3./4.1.2009, p. 11). Le texte soutient de manière assez peu critique l’inclination de la population, usant de l’instrument de l’initiative, à interférer en droit pénal dans le sens d’une sévérité accrue; par ailleurs, il désavoue un «droit pénal d’experts» jugé trop unilatéral. Pour le journaliste, les interventions ponctuelles du peuple n’auraient pas mis le droit pénal sens dessus dessous; contrairement à l’avis des professeurs, le fait que les abus sexuels sur des enfants ne se prescrivent plus ne représenterait nullement une «catastrophe»; tout au plus pourrait-on désormais se demander si la logique interne du code pénal ne commande pas d’étendre l’imprescriptibilité à d’autres crimes. Que le droit pénal constitue ou devrait du moins constituer un système global et équilibré de valeurs et de principes demeure ici apparemment sans pertinence. Lorsque retentit par exemple la revendication d’infractions imprescriptibles et de sanctions plus dures, il s’agirait précisément – telle est la conclusion de l’article de la NZZ – de satisfaire aussi le besoin de justice – singulièrement l’exigence d’expiation et de rétribution – de la population. Toutefois, un tel besoin a-t-il véritablement quelque chose à voir avec la justice? Ou, pour poser la question différemment, le droit pénal et le procès pénal deviennent-ils effectivement plus justes grâce à des infractions imprescriptibles et, dans l’affirmative, pour qui? Quoi qu’il en soit, l’acceptation de l’initiative sur l’imprescriptibilité donne l’occasion à Nadja Capus (p. 110) de différencier le «plus de sévérité» en droit pénal et l’aspiration légitime de la société à une solidarisation avec les victimes d’infractions. Il apparaît ainsi clairement qu’un simple contre-braquage ne peut avoir de sens que si l’objectif poursuivi est précisément défini. Dans son important arrêt Salduz c. Turquie, la CourEDH a récemment contrecarré l’affaiblissement des droits de la défense en énonçant pour la première fois le droit de principe à l’avocat de la première heure. Ce faisant, la CourEDH devance même le futur code de procédure pénale suisse, dont l’art. 159 consacre une garantie comparable. Andreas Donatsch et Claudine Cavegn (S. 104) se penchent de manière approfondie sur le même sujet; quant à Wolfgang Wohlers et Stephan Schlegel (S. 71), ils concentrent leur attention sur l’arrêt Salduz c. Turquie, non sans décrire brièvement les conséquences d’une violation de la règle posée dans cette décision.

Jürg-Beat Ackermann, Bernhard Sträuli, Wolfgang Wohlers