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Aus der Zeitschriftforumpoenale 1/2020 | S. 1–1Es folgt Seite №1

Die psychische Störung sui generis

Liebe Leserinnen, liebe Leser,

Gutta cavat lapidem – steter Tropfen höhlt den Stein. Mit dieser Redewendung lässt sich die Entwicklung beschreiben, die zum Jahreswechsel im Massnahmenrecht eingetreten ist. Der Rechtsbegriff der «schweren psychischen Störung» im Sinne von Art. 63 und (!) Art. 59 StGB ist nach neuster Rechtsprechung des Bundesgerichts «funktionaler Natur» und «nicht allein anhand medizinischer Kriterien» zu beurteilen (Urteil 6B_933/2018 vom 3.10.2019, E. 3.5.3, zur Publikation vorgesehen; Urteil 6B_828/2019 vom 5.11.2019, E. 1.2.3). Primäres Ziel dieser Weichenstellung ist es offenbar, die Anordnung einer ambulanten oder stationären Behandlung auch in Fällen zu ermöglichen, in denen sich die infrage stehende «Störung» nicht in das Raster der Diagnosesysteme ICD oder DSM einordnen lässt. «Gesamtbetrachtung» der Befunde, des Zusammenhangs zwischen Störung und Tat und der Therapiemöglichkeiten (vgl. jeweils Abs. 1 lit. a und b) – so lautet kurz gesagt die Zauberformel, die dem Eingangskriterium noch Konturen geben und es doch durch und durch flexibel machen soll.

Immerhin hat das Bundesgericht nun Farbe bekennen müssen in einem Streit, der seit Langem schwelt. Dass sich mit der Abkoppelung des «Rechtsbegriffs» von medizinischen Standards eine Auslegung durchgesetzt hat, die eine effektive Verteidigung gegen die Anordnung der Massnahme weiter erschwert, ist keine Überraschung. Wohl aber, dass dabei die Debatte um eine Ausweitung von Art. 59 und 63 StGB im Zuge der Umsetzung von Art. 123a BV (vgl. BBl 2006 889, 913 f.), ein Abgleich mit der Verwahrungsnorm, das Szenario einer potenziell lebenslänglichen Freiheitsentziehung (Nachverfahren) und Art. 1 StGB mit keinem Wort zur Sprache kamen. Roma locuta, causa finita? Sicher nicht. Das Urteil wird zweifellos noch eine Welle an Besprechungen nach sich ziehen, die seine Überzeugungskraft – auch in diesen Punkten – auf den Prüfstand stellen. Dafür wird auch diese Zeitschrift im neuen Jahr eine Plattform bieten und ein Forum für den Austausch von Meinungen sein.

Im Namen der Herausgeberschaft und der Schriftleitung wünsche ich Ihnen, liebe Leserinnen und Leser, nun einen guten Start in das Jahr 2020.

Le trouble mental sui generis

Chères lectrices, chers lecteurs,

Gutta cavat lapidem – la goute régulière creuse la pierre. Cette locution permet de décrire l’évolution que le droit des mesures a connue en fin d’année dernière. Selon la plus récente jurisprudence du Tribunal fédéral, la notion juridique de « grave trouble mental » au sens de l’art. 63 (!) et de l’art. 59 CP est de « nature fonctionnelle » et ne doit pas être définie sur la seule base de critères médicaux (arrêt 6B_933/2018 du 3 octobre 2019, c. 3.5.3, destiné la publication ; arrêt 6B_828/2019 du 5 novembre 2019, c. 1.2.3). Le but premier de cette nouvelle orientation réside apparemment dans la possibilité de prononcer une mesure ambulatoire ou institutionnelle également lorsque le « trouble » considéré ne trouve pas sa place dans les classifications opérées par les systèmes diagnostiques CIM ou DSM. « Appréciation d’ensemble » des constatations, de la relation entre le trouble et l’infraction ainsi que des possibilités de thérapie (cf. al. 1 let. a et b des dispositions précitées) : telle est, en bref, la formule magique qui doit conférer quelques contours à la condition d’entrée et, tout à la fois, rendre celle-ci pleinement flexible.

Toujours est-il que le Tribunal fédéral a dû prendre position dans une controverse qui couve depuis longtemps. Le fait que se soit imposée, avec le détachage de la notion juridique du standard médical, une interprétation qui rend plus difficile encore une défense effective contre le prononcé de la mesure, ne constitue pas une surprise. En revanche, il est étonnant de constater que la discussion autour d’une extension des art. 59 et 63 CP à l’occasion de la mise en œuvre de l’art. 123a Cst. (cf. FF 2006 869, 892 s.), qu’un alignement avec la disposition relative à l’internement, que le scénario d’une privation de liberté potentiellement à vie (procédure postérieure au jugement) et que l’art. 1 CP n’ont été évoqués pas même d’un mot. Roma locuta, causa finita ? Certainement pas. L’arrêt considéré suscitera assurément une vague de commentaires qui, sur les points susmentionnés également, mettront sa force de persuasion au banc d’essai. La présente revue, elle aussi, fournira durant la nouvelle année une plate-forme à cet effet et sera un forum pour l’échange d’opinions.

Au nom des éditeurs et de la direction de la revue, je vous souhaite, chères lectrices et chers lecteurs, un bon départ dans l’année 2020.