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Aus der Zeitschriftforumpoenale 1/2016 | S. 1–1Es folgt Seite №1

Pranger ohne (gesetzliche) Grenzen?

Liebe Leserinnen, liebe Leser,

Erfolg heilt nicht jedes Mittel, er dämpft aber die Durchschlagskraft kritischer Nachfragen, die dann aber manchmal mit einer gewissen Verzögerung doch noch Beachtung erlangen – meist dann, wenn der Erfolg ausbleibt. Ein anschauliches Beispiel bietet eines der jüngeren Instrumente im Arbeitskoffer der Strafverfolgungsbehörden: die Öffentlichkeitsfahndung über das Internet, die sich seit dem Jahre 2009 zu einer nicht gerade standardmässig, wohl aber doch – jedenfalls in einigen Kantonen – verbreitet verwendeten Fahndungsmethode entwickelt hat.

Bedenken, die gegen die Internetfahndung erhoben werden können (Stichworte: Recht auf Vergessenwerden; Verhältnismässigkeitsgrundsatz), haben neben den Erfolgsmeldungen zunächst kaum Gehör gefunden. Gegen Ende des vergangenen Jahres sind dann aber – im Zusammenhang mit Internetfahndungen mit weniger beeindruckender Erfolgsquote und vereinzelten Ermittlungspannen – doch noch kritische Fragen laut geworden, wie die, ob von diesem Instrument nicht zu schnell und zu umfassend Gebrauch gemacht wird.

Klar ist, dass es auch zukünftig im Einzelfall zu Pannen kommen wird. Derartige Pannen sind sicherlich ärgerlich, sie lassen sich bei menschlichem Handeln aber nie vollständig ausschliessen. Viel ärgerlicher – weil durchaus vermeidbar – sind die Schwachstellen, die sich daraus ergeben, dass mangels einer konkreten gesetzlichen Grundlage unklar ist, unter welchen Voraussetzungen eine Internetfahndung angeordnet werden kann und wie diese durchzuführen ist. Soll es wirklich von der persönlichen Einstellung des zuständigen Staatsanwalts abhängen, ob Fotos (möglicherweise) minderjähriger Pyrozünder ins Netz gestellt werden oder nicht?

Es ist zu begrüssen, dass die Schweizerische Staatsanwälte-Konferenz Empfehlungen aufgestellt hat, die für eine schweizweit einheitliche Anwendung des Instruments der Internetfahndung sorgen sollen. Noch besser wäre allerdings eine über den Charakter blosser Empfehlungen hinausgehende verbindliche gesetzliche Kodifizierung der Anordnungsvoraussetzungen und des bei der Durchführung einer Internetfahndung zu beachtenden Verfahrens. Dass die nichtssagende Norm des Art. 211 StPO den Anforderungen nicht zu genügen vermag, die an die gesetzliche Grundlage einer eingriffsintensiven Ermittlungsmassnahme zu stellen sind, dürfte keiner weiteren Begründung bedürfen. Es bleibt abzuwarten, ob und wann diese Erkenntnis politischen Handlungsbedarf auslösen wird.

Pilori sans limites (légales)?

Chères lectrices, chers lecteurs,

Le succès ne justifie pas l’engagement de n’importe quel moyen, mais atténue la force de frappe des questions critiques, qui parfois suscitent néanmoins l’attention, avec quelque retard, singulièrement lorsque la réussite n’est pas au rendez-vous. Parmi les instruments que les autorités de poursuite pénale ont récemment tirés de leur caisse à outils, on trouve les recherches par internet auprès du public; dès 2009, ces dernières sont devenues, sinon une méthode standard d’investigation, du moins – dans certains cantons – un procédé largement utilisé.

Occultées par les annonces de succès, les réserves susceptibles d’être formulées envers les recherches par internet (mots-clés: droit à l’oubli, principe de la proportionnalité) n’ont dans un premier temps guère été entendues. Vers la fin de l’année écoulée, en relation avec des recherches par internet qui ont débouché sur des résultats moins impressionnants et connu ponctuellement des pannes au niveau de l’enquête, des interrogations critiques ont pourtant fini par émerger, notamment sur le point de savoir si l’instrument considéré n’était pas engagé de manière trop rapide et étendue.

Il est évident que des pannes continueront sporadiquement à se produire. De tels couacs sont assurément fâcheux, mais inhérents à toute activité humaine. Bien plus irritantes – car elles pourraient aisément être éliminées – sont les faiblesses qui résultent du fait que les conditions auxquelles des recherches par internet peuvent être ordonnées et doivent être exécutées ne sont, faute de base légale concrète, pas clairement déterminées. La publication ou non sur internet de photographies de lanceurs (éventuellement) mineurs d’engins pyrotechniques doit-elle vraiment dépendre de la conception personnelle du procureur compétent?

L’émission par la Conférence des procureurs de Suisse de directives destinées à uniformiser sur l’ensemble du territoire helvétique le recours à l’instrument des recherches par internet est bienvenue. Au-delà de l’adoption de règles revêtant le simple caractère de recommandations, il conviendrait que le législateur codifie de manière contraignante les conditions permettant d’ordonner des recherches par internet, ainsi que la procédure à suivre lors de leur mise en œuvre. Il n’est assurément pas nécessaire de démontrer plus avant que la disposition creuse de l’art. 211 CPP ne satisfait pas aux exigences d’une base légale appelée à légitimer une mesure d’enquête fortement liberticide. Reste à voir si et quand ce constat fera prendre conscience à la classe politique du besoin de légiférer.

Wolfgang Wohlers